La transcription des langues africaines soulève de nombreux problèmes surtout dans le cadre de leur informatisation et de leur institutionnalisation. En effet, les langues africaines sont peu représentées dans le monde de l'informatique, comme dans celui de l'éducation ou de l'administration. Les initiatives sont de deux types:

-l'informatisation via les systèmes d'écritures locaux
-l'informatisation sur la base de l'alphabet latin.

L'informatisation via les systèmes africains est une solution récemment proposée. Ces systèmes sont capables de prendre en charge les tons mais sont en général liés à une seule famille de langue. La multiplicité des graphies peut alors poser en plus du problème de traduction, des problèmes de transcription et d'inter-opérabilité.

Quant à l'approche via l'alphabet latin, tout d'abord, elle conduit à penser la structures de ces langues sur le modèle de l'alphabet, ce qui conduit à modifier la conception et l'apprentissage des langues africaines. En effet, le mode de fonctionnement de l'alphabet est différent dde celui des langues à ton. En revanche, il est possible de créer un seul et unique alphabet capable de représenter une grande majorité des sons. Mais un tel alphabet serait très indigeste au vu du nombre de ses caractères.

Il faut effectivement, pour chaque ton, il faut ajouter une marque diacritique ou bien ajouter un nouveau caractère, ce qui complique et alourdit le système à mesure que l'on avance et implique énormément de contraintes tant linguistiques, qu'éducatives et institutionnelles. Si l'on prend une langue comme le Kikongo, qui existe en plusieurs variantes régionales, et une forme classique, il faudrait alors soit un alphabet capable de transcrire tous les tons de ces variantes, soit un alphabet par variante, soit ignorer ces variantes.

L'écriture Mandombe représente une solution alliant les avantages des deux types de systèmes mais laissant de côté les inconvénients inhérents à chacun, puisqu'un nombre très réduit de caractères, par le biais de transformations peut produire virtuellement n'importe-quel son.